QU'EST-CE QU'UN CHANTIER D'INSERTION ?
Un Atelier et chantier d’insertion est une structure d’insertion par l’activité économique (IAE). L’IAE a pour objet de permettre à des personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, de bénéficier de contrats de travail aidés en vue de faciliter leur insertion professionnelle. Un Atelier et chantier d’insertion est un dispositif conçu par l’Etat dans ce but : accompagner vers l’emploi des personnes qui en sont éloignées. Un appui essentiel car retrouver une activité professionnelle permet d’accéder à un salaire, à la possibilité d’un logement, à la création de liens sociaux. Avoir un emploi est un levier de réinsertion sociale puissant.
Les Ateliers et chantiers d’insertion (ACI) se situent dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Les ACI sont mis en œuvre et gérés par des organismes conventionnés tels que les associations. Le but des Ateliers et chantiers d’insertion est l’embauche de personnes en grande difficulté. Dans un ACI les salariés apprennent un métier, le savoir-être dans une entreprise et bénéficient d’un appui administratif pour effectuer leurs recherches d’emploi. C’est bien sûr un atout pour les personnes inclues dans ces dispositifs à qui ils redonnent de l’élan, mais aussi pour les territoires où ils sont implantés. Ils jouent un rôle essentiel dans la création et le développement d’activités nouvelles. Ils redynamisent l’économie et viennent en appui à des secteurs professionnels en tension. Ils créent des cercles vertueux.
QUI PEUT ÊTRE RECRUTÉ EN ATELIERS ET CHANTIERS D’INSERTION (ACI) ?
Peuvent être embauchées en Ateliers et chantiers d’insertion (ACI), les personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles, notamment :
- les jeunes de moins de 26 ans en grande difficulté ;
- les bénéficiaires de minima sociaux, tels que Revenu de solidarité active (RSA), Allocation de solidarité spécifique (ASS), … ;
- les demandeurs d’emploi de longue durée, c’est-à-dire depuis 12 mois et plus ;
- les travailleurs reconnus handicapés (RQTH).
Dans les conditions fixées par le code du travail, les ateliers Ateliers et chantiers d’insertion ainsi que les entreprises d’insertion peuvent s’implanter dans les établissements pénitentiaires. « Lorsque le travail s'effectue dans le cadre du contrat d'implantation d'une structure d'insertion par l'activité économique ou d'une entreprise adaptée, l'acte d'engagement prévoit en outre un accompagnement socio-professionnel visant à faciliter la réinsertion et en précise les modalités. Une charte d'accompagnement, proposée par la structure d'insertion par l'activité économique ou par l'entreprise adaptée, signée par la personne détenue et le chef d'établissement, en détaille la mise en œuvre. » (1)
Proposer aux personnes détenues d’intégrer un Atelier et chantier d’insertion c’est leur permettre de se projeter dans un « après » et de favoriser leur réinsertion à leur sortie et lutter ainsi contre la récidive.
QUEL EST LE STATUT DES PERSONNES EMBAUCHÉES EN ATELIERS ET CHANTIERS D’INSERTION ?
Les personnes qui intègrent un Atelier et chantier d’insertion ont un statut de salarié. Ils sont salariés par la structure qui gère l’ACI via un Contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI). La durée minimum d’un CDDI est de 4 mois. Il peut être renouvelé plusieurs fois jusqu’à 24 mois maximum. Une exception peut-être faite pour les personnes sous main de justice ayant fait l’objet d’une condamnation et bénéficiant d’un aménagement de peine. La durée de ce contrat ne peut alors être inférieure à 4 mois, et idem, il peut être renouvelé dans la limite d’une durée totale de 24 mois.
Sauf difficultés particulièrement importantes du salarié, la durée hebdomadaire de travail s’inscrit entre 20 heures et 35 heures, selon le contrat. Les salariés en insertion perçoivent une rémunération horaire au moins égale au SMIC.
Dans le cadre de son parcours d’insertion, le salarié peut à l’issu de son contrat en CDDI en ACI, bénéficier d’un type de contrat particulier auprès d’un autre employeur, surtout auprès d’entreprises : les Périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP). « Les PMSMP permettent de se confronter à des situations réelles pour découvrir un métier ou un secteur d’activité, confirmer un projet professionnel ou initier une démarche de recrutement. » (2)
LES ATELIERS D'INSERTION DE L'ÎLOT : RÉINSÉRER PAR L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
Les Ateliers de l’Îlot trouvent naturellement leur place dans la réalisation de l’objectif de l’Îlot de réinsérer des personnes rejetées de la société et en grande détresse, notamment celles qui font ou ont fait l’objet d’une peine de justice.
Si l’association s’est d’abord concentrée sur l’hébergement, elle a lancé en 1990 ses premiers ateliers. Ils complètent le dispositif d’insertion en offrant aux personnes qui y travaillent la possibilité de reprendre confiance en elles, de développer des savoir-faire concrets et des savoir-être en entreprise.
L’insertion par l’emploi est essentielle pour assurer une reprise d’autonomie et conforter la réintégration dans un rôle citoyen.
Les Ateliers de l’Îlot sont des Ateliers et chantiers d’insertion (ACI) conventionnés par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS). Ils sont encadrés par la convention collective nationale des Ateliers et chantiers d’insertion du 31 mars 2011.
Ils emploient, forment et accompagnent vers la reprise d’une activité professionnelle des personnes sortant de prison ou confrontées au chômage de longue durée.
Ce sont en tout 95 postes en CDDI (contrat à durée déterminée insertion) qui ont été pourvus en 2023 :
- à l’Îlot gourmand, à la fois self-restaurant pour les particuliers, cuisine centrale pour les associations ou les collectivités, et traiteur pour les réceptions de particuliers ou d’entreprises ;
- à Auto Bleue, le garage de l’Îlot, qui assure des prestations de mécanique, de nettoyage et de carrosserie aussi bien pour des particuliers que pour des professionnels ;
- à l'Agr'Îlot, qui forme et professionnalise sur le secteur agricole ;
- à Etap'Web,l'agence informatique qui fait découvrir et apprendre les métiers de codeur et développeur Web ;
- au recyclage textile en centre pénitentiaire, à partir de ballots de vêtements livrés par Emmaüs Oise, les 6 salariés de l’ACI textile trient et étiquettent les vêtements qui peuvent être revendus dans les magasins de cette association, et transforment en chiffons d’essuyage pour l’entreprise Solitex Oise, ceux qui sont impropres à la vente.
Fragilisées mais volontaires, ces personnes sont encadrées et formées par des professionnels chevronnés, qui les initient à leur métier. Elles sont aussi accompagnées par des conseillers en insertion professionnelle dans leurs démarches pour intégrer ou réintégrer le marché du travail. Ainsi dans la Somme par exemple, pour favoriser la dynamique locale de l’insertion par l’activité économique, les Ateliers de l’Îlot participent avec 7 autres structures au Club d’Insertion par l’Activité économique (IAE) Samarien, dont l’objectif est de promouvoir cette économie au cœur du territoire auprès de la population picarde.