LA SANTÉ DES PERSONNES ACCUEILLIES
Le public accompagné par l’Îlot est en grande précarité, dont une partie sort de prison. Du fait de leurs parcours et leurs histoires souvent difficiles, beaucoup de ces personnes présentent de multiples soucis de santé : une fragilité psychologique, des problèmes somatiques, diverses addictions, etc. La vie d’errance, l’incarcération sont autant de facteurs d’aggravation de ces problèmes. La sortie de détention est aussi un moment délicat, particulièrement pour les personnes souffrant d’addictions, soit 30% des personnes incarcérées. Entre le stress de la liberté retrouvée (souvent dans le dénuement et la grande solitude), la rupture de suivi médical et un accès désormais plus facile aux substances, s’affranchir de la dépendance s’avère complexe pour les personnes qui ont vécu l’addiction en milieu carcéral et nécessite une prise en charge par des professionnels.
Au-delà des soucis de santé et éventuellement d’addictions, les personnes accompagnées par l’Îlot rencontrent des difficultés psychologiques et matérielles d’accès aux soins. Nos équipes les aident à faire le point sur les traitements nécessaires et oeuvrent à les leur rendre accessibles.
FAVORISER L’ACCÈS AUX SOINS
Le bien-être et la santé mentale des personnes sont particulièrement pris en compte dans notre accompagnement socio-éducatif. La santé est un des quatre piliers à restaurer pour se réinsérer de façon durable dans la société. L’accompagnement administratif assuré par les travailleurs sociaux de l’Îlot permet à nos résidents à recouvrer leurs droits et d’accéder à des soins médicaux.
De plus nos équipes entretiennent des liens étroits avec des professionnels de santé pour faciliter un suivi personnalisé et pertinent de nos résidents. Pour assurer des soins psychologiques ou psychiatriques adaptés aux pathologies de certaines personnes accueillies dans nos établissements, les travailleurs sociaux travaillent étroitement avec des unités de soins psychiatriques, des Centres médico-psychologiques.
En ce qui concerne les soins qui ont été initiés lors de l’incarcération, un suivi dedans-dehors est assuré par des collaborations avec des Unités sanitaires en milieu pénitentiaire.
Pour le traitement des addictions des personnes accompagnées les équipes de l’Îlot ont noué d’autres partenariats avec des structures spécialisées comme les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) et des Centres de soins, d’accompagnement, et de prévention en addictologie (CSAPA) pour faciliter l’accompagnement vers le sevrage. C’est non seulement nécessaire pour envisager une réinsertion durable dans la société mais cela peut également faire partie des conditions de suivi judiciaire des personnes qui sont encore sous main de justice.
DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS
Les équipes de l’Îlot par la relation de confiance qu’elles créent entre encadrant et résident, réussissent à amener une personne à sortir du déni ou du refus, et ainsi à prendre rendez-vous avec un psychologue et l’inciter à entrer dans une démarche de soins sur le long terme.
Chaque année, l’Îlot accompagne plusieurs de ses résidents dans des cures de désintoxication. Et lorsque cette étape est passée et réussie, c’est une première brique posée dans la construction du projet de vie de la personne accompagnée, porteuse de l’espoir de se défaire définitivement de ces dépendances. Ainsi en 2022, parmi les 14 pensionnaires du CHRS Chemin Vert, sous-main de justice avec une mesure de Sursis de mise à l’épreuve, impliquant une obligation de soins, 11 d’entre eux ont déjà entrepris un accompagnement par un médecin addictologue et/ou un psychiatre. Certains sont même déjà devenu sobres.
Recouvrer une bonne santé physique et mentale n’est pas une chose aisée, pour les personnes accueillies par l’Îlot mais les équipes des travailleurs s’attachent à rendre cela possible.