« Cela va faire maintenant quelques semaines que j’ai commencé la formation et je suis très content. Personnellement, je suis déterminé à suivre la formation jusqu’au bout et à passer mon diplôme. J’aimerais plus tard travailler dans la restauration. » Le témoignage de H., promu agent de restauration collective après avoir suivi l’Atelier qualification-insertion de l’Îlot Paris, dit la détermination de cet ancien détenu à s’appuyer sur un travail pour reprendre le cours d’une vie normale. Créé pour les personnes très éloignées du marché de l’emploi, avec une priorité donnée au « public justice », l’Atelier qualification-insertion est une innovation de l’Îlot qui s’inscrit dans la mission d’intérêt général de réinsertion et de lutte contre la récidive.
Une formation complète
Reconnus par les pouvoirs publics comme des structures de l’insertion par l’activité économique, les trois AQI restauration de l’Îlot accueillent ainsi chacun une douzaine de salariés en insertion par promotion pendant 9 mois. Ces femmes et hommes alternent des périodes de formation qualifiante, théorique et pratique dans un centre de formation professionnelle ; des stages de 6 à 8 semaines au minimum en entreprises ; des temps d’activités organisées par l’Îlot autour de l’informatique, de l’expression, du savoir-être, de la recherche d’emploi ou encore d’initiation au secourisme ; et un suivi socio-professionnel individuel.
Pourquoi un diplôme reconnu par l’État ?
À l’origine de l’AQI en 2009, le constat était sans appel : les difficultés pour trouver un emploi en période de crise sont accrues pour les personnes sans qualification, au parcours professionnel chaotique, comme celles passées par la prison ou étant encore sous main de justice. Leur manque de qualification (plus de 40% des personnes détenues n’ont aucun diplôme), leur absence d’expérience professionnelle récente et de relations, les préjugés à leur égard, sont autant d’obstacles à leur employabilité. Aussi l’importance d’un diplôme - qui n’existe pas dans le parcours plus classique des ACI - nous a semblé d’autant plus nécessaire pour rassurer les employeurs… et les salariés en insertion eux-mêmes.
Des objectifs précis
Pour se mobiliser, il est primordial que les personnes engagées au sein de nos AQI identifient clairement les objectifs de la formation. Aussi, en fin de parcours, elles doivent avoir gagné en stabilité personnelle et sociale, ainsi qu’en autonomie, pour résoudre leurs difficultés. L’ouverture de leurs droits sociaux est aussi déterminante pour leur rendre un statut et favoriser leur estime personnelle. Au niveau professionnel, elles doivent avoir obtenu des bases solides incarnées par un titre professionnel reconnu, ainsi qu’une bonne connaissance de l’entreprise et de la recherche d’emploi. Les équipes de l’Îlot sont particulièrement attentives à ce que l’ensemble de ces compétences, statut et savoir-être soient acquis. Pour ce faire, l’Îlot s’appuie sur l’expertise de centres de formation professionnelle, ainsi que sur un réseau d’entreprises de restauration, de ses équipes de travailleurs sociaux et Conseillers en insertion professionnelle (CIP) et de partenaires associatifs. Une complémentarité qui entoure nos bénéficiaires et les fait progresser.
En 2023, 72% des salariés en Ateliers qualification-insertion ont obtenu un emploi ou une formation. Ces chiffres très positifs en termes de retour à l’emploi et de lutte contre la récidive doivent vous encourager à continuer de soutenir l’ensemble des dispositifs de retour à l’emploi de l’Îlot.