Comment avez-vous connu le CHRS Thuillier et comment l’avez-vous intégré ?
C’est en détention que ma CPIP m’a parlé de l’Îlot, le JAP a donné son feu vert. Une intervenante de l’Îlot est venue me rencontrer en détention et a donné un accord favorable. J’étais rassurée de savoir que j’allais passer directement de la prison au CHRS. Je ne voulais pas être lâchée dans la nature. Je voulais pouvoir m’en sortir épaulée par des professionnels, pas faire appel à des proches. Je ne voulais couper court à tous reproches.
La détention m’a apporté beaucoup par rapport à mon passé. Ça m’a apporté un grand bien que je n’avais pas avant. L’aide des professionnels m’a aidée à mettre des mots sur ce que j’ai vécu. Je me suis retrouvée. J’ai envie de combattre, je veux tout reconstruire. J’avais besoin que cette épaule, sur laquelle je pouvais compter en Maison d’arrêt, soit encore là. L’Îlot a pu faire cela.
Quelle aide avez-vous reçue de la part des équipes de l’Îlot ?
J’ai eu un bel accueil. L’équipe a fait en sorte que je ne manque de rien : produits ménagers, d’hygiène, le temps d’avoir à nouveau des revenus. En sortant j’avais besoin d’aide, les encadrantes elles ont su voir ça. J’ai été accompagnée pour me réinscrire à Pôle Emploi, faire la mise à jour aux Impôts, déposer un dossier pour le RSA. Vis à vis du logement avec mon encadrante on a fait des demandes à toutes les structures possibles. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre. L’attente c’est dur.
Là où l’Îlot m’a beaucoup aidé c’est vis-à-vis de mes enfants. L’Îlot m’a orientée vers un CMP pour que j’ai un suivi psy, cela fait partie de ma peine. Je travaille sur la parentalité, mieux comprendre les choses, apprendre à faire face aux difficultés liées à un enfant. L’Îlot m’aide à voir et recevoir mes enfants. J’ai le droit de les recevoir en visite simple une journée par week-end, un par un. Ma référente est en contact avec l’ASE. Exceptionnellement j’ai pu les recevoir dans un logement plus grand pour les vacances de Noël. Je rêve de pouvoir les réunir tous autour d’une même table. Je peux parler de mon chagrin en tant que maman avec ma référente, elle a une oreille attentive.
Comment vous projetez-vous pour la suite ?
Je suis en formation professionnelle avec le DVE, Dynamique vers l’emploi. J’ai fait un stage en restauration collective à la SNCF, j’ai adoré ça, c’est mon univers. En détention je travaillais à la cantine. Je veux faire une formation pour ensuite pouvoir travailler comme agent polyvalent en restauration collective dans une cantine d’entreprise.
Pour moi l’Îlot c’est le début du cheminement vers ma reconstruction. Les relations professionnelles c’est ce qu’il y a de plus fiable. Ma référente m’aide à tenir mes objectifs.