Anthony a 22 ans, après un Travail d’Intérêt Général (TIG) de 2 mois au sein de l’Îlot Gourmand (Amiens) il a été embauché en contrat d’insertion au sein de notre atelier restauration en raison de ses capacités et de la motivation qu’il a exprimé à apprendre et à s’en sortir. Au moment où nous le rencontrons, cela fait neuf mois qu’il est en contrat d’insertion au sein de notre atelier restauration. Ayant pris de l’assurance, il assure désormais de manière autonome la réception des repas, leur mise en chauffe et leur service au sein de la cuisine de notre établissement des Augustins.
« On m’a proposé le TIG après une deuxième condamnation. J’avais le choix entre le TIG et le bracelet électronique. J’ai demandé le TIG et on m’a condamné à 105 heures. C’est ma conseillère pénitentiaire en insertion et probation (CPIP) qui m’a orienté vers les Ateliers de l’Îlot pour réaliser ma peine.
J’ai choisi le TIG car c’était l’occasion de découvrir quelque chose et de se sentir utile pour les autres. Si l’Îlot ne m’avait pas accueilli, je l’aurais fait aux Restos du Cœur car c’est important pour moi.
Le TIG, je trouve que c’est mieux que le bracelet électronique, où l’on se retrouve à ne rien faire, enfermé chez soi.
Il faut savoir que quand je suis arrivé ici, je n’avais jamais travaillé de ma vie ; le TIG c’est ma première expérience professionnelle. En faisant mon TIG, j’ai découvert un univers (la restauration) dans lequel je me suis senti à l’aise avec ce que je faisais et ce que l’on me demandait de faire et comme les encadrants ont vu cette envie, cette motivation, ils m’ont proposé de continuer en contrat et j’ai accepté.
En contrat, je suis resté quelques mois en cuisine à apprendre, je m’occupais principalement du self. Après, pour que je comprenne toute la chaine de production, on m’a envoyé sur les sites de distribution des repas et là, ça fait deux semaines que je suis sur l’établissement des Augustins.
Comme j’ai une bonne qualité de travail et que j’ai montré que je savais me plier aux règles, nous sommes en train de voir avec le conseiller en insertion professionnel (CIP) qui me suit à l’Îlot comment je pourrais intégrer une formation afin de ne pas quitter les Ateliers sans rien après mon contrat. J’aimerais poursuivre dans le secteur de la restauration et nous sommes à la recherche d’une formation dans le secteur de la boucherie.
Ici, j’ai pris conscience que j’étais capable de travailler. Avant le TIG, je ne voulais pas travailler.
Je n’étais pas motivé pour trouver du travail… faire les boites d’intérim, aller à Pôle Emploi, ça n’était pas pour moi…
Venir faire un TIG, ça m’a donné le goût du travail, le goût de l’effort et puis surtout, j’ai vu que j’étais capable de me lever le matin pour venir travailler, pour donner quelque chose de moi. Ce TIG et ce travail, ce n’est que du bénéfique pour moi, ça m’a changé la vie ! »