Pouvez-vous nous parler de votre parcours, votre choix d’être Conseillère en insertion professionnelle (CIP) ?
J'ai une licence en psychologie et c'est dans le cadre de ces études que j'ai commencé à m'intéresser au milieu carcéral. Puis j'ai effectué un service civique à la prison de Fleury Mérogis avec la Croix-Rouge française, où je formais les détenus aux gestes de premiers secours. Cette expérience n'a fait qu’accroître mon intérêt pour l’accompagnement des personnes détenues. Ensuite j'ai travaillé chez France travail pendant 4 ans, ce qui m'a permis de développer des compétences en tant que Conseillère en insertion professionnelle (CIP). Ces compétences acquises, j’ai souhaité les offrir à des personnes sous-main de justice ou sortant de détention.
Vous avez cherché spécifiquement à intégrer des associations de réinsertion ?
Je connaissais déjà de telles associations parce que j'avais été bénévole au Mouvement pour la réinsertion sociale (MRS 93). Etudiante, j'avais déjà candidaté pour être bénévole chez l’Îlot. Donc quand j’ai voulu changer de structure, quitter France travail pour une association de réinsertion de public justice, je me suis souvenue de l’Îlot et j'ai postulé directement au poste que j’occupe aujourd’hui.
Comment se passent vos ateliers collectifs et les rendez-vous individuels d'accompagnement ?
Nous accompagnons 12 personnes par session. Lors des ateliers collectifs, on va apprendre ou réapprendre les codes de l'entreprise, comment réaliser un CV, rédiger une lettre de motivation, prendre contact avec un conseiller France travail, simuler des entretiens d'embauche, etc. Nous organisons aussi des ateliers sur les aides auxquelles ces personnes peuvent prétendre. D’autres ateliers sont plus spécifiques aux métiers de la restauration. Sont présentés tous ceux qui existent dans ce domaine-là et les façons de les intégrer. Nous nous adaptons aussi aux besoins de chaque groupe, car ils n’ont pas forcément les mêmes attentes.
Lors des entretiens individuels, nous allons davantage parler du volet administratif de chaque personne et l'accompagner dans ses démarches. Nous allons aussi voir comment elle se sent dans le groupe pour que la personne soit à son aise durant les 9 mois que dure la session.
Comment se passent les éventuels partenariats avec d'autres structures, associations ou organisme public de retour vers l’emploi ?
Soit des structures prennent contact directement avec nous, soit c'est nous qui allons au contact de structures par le biais d'autres de nos partenaires, ou des forums dédiés, selon les besoins des personnes que nous accompagnons. Par exemple, si une personne rencontre des difficultés d'hébergement, nous allons voir quels partenaires contacter pour l’aider.
Cela peut être France travail, la Cravate solidaire, etc. On peut également avoir des simulations d'entretien d'embauche animés par des responsables des ressources humaines. Ou concernant la problématique de l’hébergement nous sommes en lien avec les bureaux du cœur, les Restos du cœur aussi.
Est-ce qu’il y certains parcours que vous souhaiteriez partager avec nous ?
Parmi la dernière promotion des Ateliers qualification-insertion d'agent de restauration collective, une personne au passé carcéral, qui n'avait pas travaillé depuis très longtemps, a pu développer un certain nombre de compétences, notamment lors de ces stages en entreprise. Cette personne a trouvé un CDI avant même la fin du parcours.
Une autre personne, également avec un passé carcéral a créé son entreprise avant même de terminer son contrat avec nous, et a pu embaucher 3 salariés.
Ce sont de belles victoires.
