L’Îlot accompagne les personnes sortant de prison à prendre un nouveau départ mais permet également aux personnes condamnées à une peine alternative telle le Travail d’intérêt général (TIG) d’exécuter leurs peines. Afin de rendre compte de notre action en direction des personnes condamnées au TIG, nous sommes allés recueillir les témoignages de l’équipe de notre chantier d’insertion par l’activité économique d’Amiens, les Ateliers de l’Îlot, et ceux de personnes accueillies dans cet établissement pour exécuter leurs peines.
COMMENT S’ORGANISE L’ACCUEIL DE TIG AUX ATELIERS DE L’ÎLOT ?
Les Ateliers de l’Îlot accueillent en moyenne une cinquantaine de personnes condamnées au TIG par an. L’Îlot Gourmand, restaurant-traiteur, et l’Auto bleue, mécanique et nettoyage automobile, sont les deux ateliers où sont majoritairement accueillis les TIG.
La mise en place de la peine de TIG au sein des Ateliers suit le parcours suivant :
Selon Jean-Michel Titrent, responsable de l’établissement, et Guillaume Sannier, conseiller en insertion professionnelle au sein des ateliers, le TIG qui vient réaliser sa peine aux ateliers a la possibilité de faire un premier pas dans un parcours d’insertion professionnelle car « en règle générale, nous accueillons des TIG qui ont au minimum 70 H à réaliser de façon à avoir le temps de leur faire découvrir notre activité et le métier de l’atelier qu’ils vont rejoindre.».
Bien évidemment, toutes les personnes accueillies en TIG n’ont pas de problématiques en lien avec l’insertion et n’ont besoin de l’aide de l’Îlot que dans le cadre de l’exécution de leur peine, elles reprennent le cours de leurs vies normalement après le TIG. Dans ce cas, nous contribuons « seulement » à leur permettre d’exécuter une peine de manière à leur éviter la rupture de leur vie professionnelle, sociale et familiale que représenterait une incarcération.
Conformément aux textes encadrant cette peine, le TIG au sein des Ateliers se veut formateur pour la personne condamnée et utile à la collectivité. « Généralement je n’accueille pas plus de deux TIG en même temps afin de les encadrer convenablement, mais je ne fais pas de différence entre les TIG et les salariés en insertion dans les missions que je leur confie. Ils font la cuisine, la préparation, le service, la plonge, le nettoyage… Ils effectuent exactement le même travail que les autres. » nous explique Frédérique Piana, responsable de l’atelier restauration et tutrice de TIG.
Pour aller plus loin sur cette notion de double utilité qu’a le TIG, Guillaume Sannier rappelle qu’aux Ateliers comme ailleurs « la clé d’un bon accueil repose avant tout sur la qualité d’écoute et d’encadrement dont est capable l’équipe de la structure d’accueil. Être strict et à la fois rester bienveillant… comme on le fait avec les autres personnes que nous accueillons ici sur des contrats d’insertion car en définitive ce n’est pas plus compliqué d’accueillir un TIG qu’une personne très éloignée de l’emploi. » tout en ajoutant pour illustrer la volonté des équipes à former les TIG qu’ils accueillent : « Pour moi c’est une alternative à la peine très intéressante notamment pour les moins de 30 ans car bien souvent elle permet à des personnes jeunes et éloignées de l’emploi de se mettre en action. Et puis, si des structures telles que les nôtres qui ont vocation à pousser tout le monde vers le haut ne le font pas, qui le fera ? ».
Découvrez l’intégralité de l’entretien avec Guillaume qui nous parle de l’accueil des TIGs au sein des Ateliers de l’Îlot :