Je suis arrivé à l’Îlot le 13 juin 2017 sans connaître l'association avant. C’est Pôle Emploi qui m’a parlé de l’association et de son projet. Ça m'a intéressé, alors je me suis présenté.
Je n’ai pas suivi de formation dans le secteur de l’action sociale mais j'ai travaillé en tant qu'agent d’accueil pour différentes associations comme l’Armée du Salut, la Croix Rouge…. mené par l’expérience de la vie et ma maîtrise de plusieurs langues, dont l’arabe, ce qui est pratique pour échanger avec les personnes étrangères hébergées dans ces centres.
Ça fait 8 ans que je fais ce métier et il m'a permis de travailler avec des personnes très différentes, ce qui m'est très utile avec le public de l'Îlot.
Et pourtant quand je me suis présenté pour travailler à l’Îlot, je n’avais jamais travaillé avec des personnes sortant de prison, mais je me suis dit : « ce sont avant tout des êtres humains ».
Ici, mon travail est assez varié. Je m’occupe de l’accueil bien sûr mais aussi du planning de l'entretien, des entrées et sorties des personnes sous surveillance électronique, des repas… tout mon travail est dédié aux résidents, à ce que leur séjour se passe bien.
Mais attention, je veille au respect du règlement intérieur ! Il faut que les personnes parviennent à se respecter mutuellement, même quand elles ne s’apprécient pas. L’essentiel, pour moi, ce n’est pas tant le respect des règles pour les règles, mais le respect des personnes.
Souvent, on discute. Il faut avoir une relation humaine avec les résidents. Je connais tout le monde, au moins de vue.
Je fais attention à ne jamais me comporter comme si je me sentais supérieur car on peut se faire respecter sans hausser le ton.
Beaucoup de résidents ont perdu l’espoir et j’essaie de leur donner envie de s’en sortir. Je leur dis qu’ils ne doivent pas croire que leur vie s’arrête ici ! Je leur parle d’autres résidents qui ont quitté l’Îlot avec un travail et un logement. Moi aussi j’ai eu mon lot de difficultés, ils savent que je suis passé par des moments difficiles et que je m’en suis sorti. Je leur apporte mon humanité !
Je joue aussi un rôle de relais avec l’équipe lorsque je détecte un problème grave. A tour de rôle avec mes collègues je participe à la réunion d’équipe avec les travailleurs sociaux.
Pendant les week-ends je suis souvent seul et c’est moi qui représente la structure. Ça se passe bien la plupart du temps.
Avec les résidents, je n'ai pas de journée-type et c'est ce qui fait que j'aime ce métier. Travailler ici me donne envie de m’investir à titre personnel pour la jeunesse de demain !