22/06/2022

La confiance prend racine

Avoir une bonne image de soi, se sentir présentable, bien dans son corps, ce sont des choses précieuses qui manquent facilement quand la vie vous a malmené. Nos résidents, un public précaire, le sait. Et c’est pour cela qu’ils apprécient tout particulièrement le partenariat qui s’est noué entre notre CHRS les Augustins et le lycée professionnel de L’Acheuléen, qui leur permet tous les deux mois d’avoir une coupe de cheveux fraîche, réalisée par des apprentis. Une belle initiative que le JDA a relayé dans ses pages. Retrouvez ci-dessous l'article de Coline Bergeon pour le JDA.

Instant bien-être au centre d’hébergement et de réinsertion sociale L’Îlot, rue des Augustins. Cet après-midi de juin, une quinzaine de résidents confiaient cheveux ou barbe à dix apprentis en formation au lycée de L’Acheuléen. Depuis octobre et tous les deux mois, des 2e année de CAP et des 1res en bac pro coiffure chouchoutent une quinzaine d’hommes, de 20 à 80 ans et aux situations de vie délicates – repris de justice ou ayant besoin d’un suivi médical et sans domicile fixe. « Nous avons 50 résidents ici, confie Dolorès, éducatrice à L’Îlot. Ce dispositif contribue à leur redonner l’estime de soi. » Accompagnés par des travailleurs sociaux pour retrouver une autonomie par le travail, ils profitent de cette parenthèse pour prendre soin d’eux et « envisager des projets ».

Futurs modèles

« Ils nous attendent, sourit Aurélie Clément, l’enseignante à l’origine du projet. Les élèves viennent ici ou les reçoivent au lycée comme dans un salon de coiffure. » Une démarche parfois compliquée pour ces résidents, « qui ont pris l’habitude de se couper les cheveux entre eux », ajoute Dolorès. Laurent, à L’Îlot le temps de trouver un logement, apprécie : « Je travaille dans une repasserie et il faut que je sois nickel pour accueillir les clients ». Les apprentis aussi, « stressés » en début d’année, ont pris confiance en eux. « J’adore maintenant », assure Chloé. Le partenariat sera reconduit l’année prochaine, permettant ainsi aux élèves d’avoir des modèles masculins – trop peu nombreux – pour leurs examens. Au poil !

par Coline Bergeon pour le JDA

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