Dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire et du confinement, nos équipes ont rivalisé d’imagination pour construire encore plus de cohésion et lutter contre les sentiments d’isolement et d’angoisse exprimés par certains de nos résidents. Un important travail de pédagogie a notamment été mené pour expliquer l'importance de respecter les gestes barrières. Une réussite puisque des résidents se sont portés volontaires pour participer concrètement à la vie collective en désinfectant trois fois par jour les surfaces à risques et les espaces de vie et en confectionnant des masques réutilisables en tissu pour les personnes accueillies et le personnel. D’autres activités ont été proposées par nos équipes, pour égayer les journées des enfants et des grands, avec des défilés de mode à thème, des fresques à colorier, des concours de pâtisserie, une chasse aux œufs de Pâques, ou encore des cours de zumba et de gymnastique, toujours en respectant les distances bien sûr ! Enfin, pour lutter contre le risque de décrochage scolaire, les travailleurs sociaux sont venus en renfort des parents pour l'aide aux devoirs. Au CHRS Thuillier, cette dynamique collective a aussi bénéficié d’un esprit de solidarité de la part du voisinage qui a offert de nombreux jouets, qui ont été redistribués aux familles.
Prendre du temps pour soi
Mickaël*, 23 ans, arrivé aux Augustins (l’un de nos CHRS à Amiens) en janvier et sous main de justice jusqu’en avril, reconnaît la difficulté de vivre confiné : « J’ai vécu ce moment comme un retour en détention, notamment à cause des tensions entre les gens. Et comme en détention, c’est parfois utile de s’isoler, de rester dans sa chambre et de se recentrer sur soi-même. »
Gladys Moncy, éducatrice spécialisée de cet établissement, complète « Nous sommes sur un lieu ouvert et l’idée est avant tout de responsabiliser nos résidents, de leur faire comprendre l’importance de se respecter et de respecter les autres »
Abaisser les tensions
Face aux contraintes des protocoles sanitaires, de la restriction des déplacements et de la baisse des démarches de réinsertion, « nous nous sommes concentrés sur la vie collective et avons renforcé la prévention, précise Gladys. Nous avons aussi évolué dans notre approche des outils numériques qui ont été importants pour assurer le suivi des personnes. Nous avons pu constater que la visioconférence avec les personnels de santé a permis à nos résidents de prendre du recul et d’abaisser les tensions durant le confinement. »
Reprendre son parcours de réinsertion
Cette période « nous a permis de renforcer notre relation avec les personnes accueillies. Nous étions beaucoup plus disponibles pour échanger, pour répondre à leurs demandes. Néanmoins, notre mission est de travailler avec la personne son projet d’avenir » rappelle Gladys pour qui il faut maintenant « reprendre les démarches de réinsertion ». Une direction dont Mickaël semble ravi : « Ce qui m’a aidé, c’est d’avoir plus travaillé pendant le confinement, en préparant les repas pour les autres résidents. Le bon côté des choses, c'est que je suis désormais salarié en insertion à l'Îlot Gourmand et qu’avec ma compagne nous avons des projets de logement… »
Grâce à votre soutien, l’Îlot a su s’adapter et sort renforcée de cette période exceptionnelle. Mais aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de votre présence à nos côtés pour faire face aux défis de l’exclusion et de la récidive.
*Pour des raisons de confidentialité, le prénom a été modifié