Le dispositif de l’Îlot d’accompagnement de personnes en semi-liberté a emménagé en septembre 2020 dans ses locaux du centre-ville d’Amiens. Deux bureaux, dont un dédié aux entretiens individuels, une grande salle pour les ateliers collectifs et une cuisine ont accueilli les premiers bénéficiaires. Cette expérimentation a pour objectif d’aider ces personnes en aménagement de peine à utiliser leur temps passé hors les murs pour élaborer leur projet professionnel. Un enjeu primordial pour éviter la récidive, car les personnes sous main de justice éprouvent de très grandes difficultés à réintégrer de manière autonome notre société et notamment à retrouver un emploi et les moyens de leur autonomie. Cet accompagnement leur permet ainsi une transition efficace tant sur le plan social qu’économique.
Un élargissement aux personnes en placement à l’extérieur
Compte tenu du peu de peine en semi-liberté prononcées lorsque les centres de détention ne sont pas pourvus d’un quartier dédié, la mise en œuvre de cet aménagement de peine dans la Somme reste insuffisante. Un contexte aggravé par la crise sanitaire et qui nous a conduits à élargir ponctuellement notre projet aux personnes en placement à l’extérieur, accompagnées et hébergées dans notre centre d’hébergement Les Augustins. Cette situation devrait évoluer avec l’ouverture d’un futur quartier dédié à la semi-liberté de 20 à 30 places à la Maison d’arrêt d’Amiens, à l’horizon de septembre prochain. En tout, 12 personnes ont bénéficié d’ateliers collectifs et d’un suivi personnel et individualisé depuis le démarrage du programme.
Un accompagnement renforcé
Constatant les difficultés pour nos bénéficiaires de se projeter vers l’emploi, la conseillère en insertion professionnelle de l’Îlot et les partenaires institutionnels et associatifs ont marqué une attention particulière à la situation de chaque parcours de vie. Pour guider les participants vers un positionnement professionnel adapté et réaliste, ils les ont aidés à refaire leur CV, à identifier leurs freins à l’employabilité, à réaliser des démarches administratives, à rechercher un logement ou encore à activer des dispositifs de formation ou de remise à niveau. Un accent a été mis sur l’acquisition des savoirs de base. Entre octobre 2020 et février 2021, 22 ateliers collectifs ont ainsi été menés. Par ailleurs, jusqu’à trois rendez-vous individuels par semaine leur ont été proposés pour répondre à leurs besoins spécifiques et les encourager à rester dans la dynamique du projet et de la réinsertion. Aujourd’hui, plusieurs personnes ont intégré un cursus de formation diplômante ou un programme « Dynamique vers l’emploi ».
Des perspectives encourageantes
Au terme de cette première expérimentation, nous sommes très heureux de la confiance que nous témoigne le Directeur du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de la Somme. Celui-ci a confirmé son souhait de maintenir et développer ce dispositif d’accompagnement qui apporte une plus-value indéniable en matière de réinsertion des personnes sous main de justice. Les prochains mois verront donc le développement de notre dispositif d’accompagnement des personnes en semi-liberté, entièrement financé par la générosité publique.