A Amiens, nous travaillons avec l’association le Mail pour les personnes souffrant d’addictions. Pour les personnes sous main de justice ou sortant de prison, le taux de personnes dites « addicts » est en effet plus élevé que dans le reste de la population et constitue un véritable frein à la réinsertion.
QUELLES AIDES PEUT-ON RECEVOIR LORSQU'ON SOUFFRE D'UNE ADDICTION A LA DROGUE ?
Pour réussir à sortir d’une addiction il faut en premier lieu sortir du déni, c’est-à-dire prendre conscience d’être dépendant à une substance, admettre sa consommation de substances et avoir le souhait de s’en défaire. C’est après avoir accepté de faire face à l’addiction, et faire preuve de détermination qu’il est possible d’entamer un traitement de sevrage de la drogue, malgré cela, il serait naïf de croire que la seule volonté suffit pour s’affranchir des addictions aux drogues. Il faut s’appuyer sur des dispositifs dédiés pour mettre toutes les chances de son côté. Pour cela il existe des dispositifs bien particuliers : les Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), des structures présentes dans chaque département qui regroupent des professionnels de santé (médecins, addictologues, psychiatres, infirmiers…) à l'écoute des personnes dépendantes et de leur entourage, quel que soit l'addiction concernée : amphétamines, cannabis, cocaïne, ecstasy, LSD, et autres stupéfiants.
Parfois, il est plus facile d’avoir recours à l’anonymat d’une conversation téléphonique, pour cela il y a des numéros spécifiques mis en place par le gouvernement sur les méfaits de la drogue et la lutte contre la drogue :
Drogues info service : 0 800 23 13 13
De 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel est anonyme et gratuit depuis un poste fixe.
Appel depuis un portable au coût d'une communication ordinaire : 01 70 23 13 13
Écoute cannabis : 0 980 980 940
De 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe.
COMMENT AIDER UNE PERSONNE A SORTIR D'UNE ADDICTION A LA DROGUE ?
L’addiction d’une personne est quelque chose de douloureux à vivre pour son entourage. Comme la personne qui souffre de dépendance à la drogue, la première étape pour l’entourage est de ne pas être dans le déni, de poser les mots sur la situation. Il faut entamer un dialogue avec cette personne consommatrice de drogue, écouter et encourager sans juger, ni diriger, brusquer ou forcer, il n’est pas aisé de s’affranchir de la toxicomanie. Il faut comprendre et respecter le rythme de la personne souffrant de dépendance. C’est une démarche particulière et difficile pour laquelle il est préférable, voire souvent indispensable, de chercher de l’aide auprès de professionnels compétents en matière d’addictions. Car les proches ont eux aussi besoin d’être guidés et soutenus pour avoir la capacité d’aider. Comme les personnes addicts à la drogue, les proches peuvent s’adresser au Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), de leur département pour échanger sur leur situation et recevoir des conseils professionnels pour épauler au mieux la personne souffrant d’addictions aux drogues et l’aider dans sa lutte contre la dépendance.
L'ÎLOT ET L'ASSOCIATION LE MAIL : AIDER LES PERSONNES SORTANT DE PRISON À GÉRER LEUR ADDICTION A LA DROGUE
Dans quel domaine intervient l’association Le Mail ?
Créée en 1975, l’association le Mail est une association à but non lucratif. Elle est spécialisée dans la prévention, le soin, et la réduction des risques pour les personnes présentant des conduites addictives liées à la consommation de substances licites ou illicites et à certains comportements.
Elle intervient à Amiens et dans toute la Somme, avec :
- des actions d’information et de prévention auprès des jeunes et dans les milieux festifs ;
- des actions de « réduction des risques » auprès des personnes toxicomanes, pour leur éviter de contracter des maladies infectieuses (VIH, hépatites…) ;
- des consultations ouvertes ou un accompagnement renforcé pour toutes les personnes qui souhaitent réduire ou faire cesser leur(s) addiction(s) en Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), avec ou sans hébergement.
Le Mail et l'Îlot, un partenariat de longue date
Au départ informel dans les années 2000, le partenariat s’est affiné à l’occasion d’un appel à projets de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) en 2011 sur la problématique des jeunes en errance.
Aujourd’hui, c’est principalement avec le CHRS Les Augustins et le CHU la Passerelle que des liens se sont tissés. En effet, chaque année les équipes de l’Îlot sont confrontées à un nombre toujours croissant de personnes accueillies, notamment celles sortant de prison, souffrant d’addictions.
Face à ce constat, il est essentiel d’éviter les situations risquant de favoriser la récidive et de s’appuyer sur des associations spécialisées dans le traitement contre les dépendances, dépendance à l’alcool, dépendance à la drogue, dépendance aux substances... C’est pour cela que nous travaillons avec Le Mail, en toute transparence, au travers notamment de réunions des professionnels du soin (médecin alcoologue, psychologue, travailleur social…) et les équipes de travailleurs sociaux de nos deux associations. Ces temps d’échanges sont essentiels pour coordonner l’action individualisée d’accompagnement à la santé et l’apprentissage du soin de soi de chacun de nos bénéficiaires concernés par le phénomène de dépendance.
Aider notre public en souffrance
Certaines addictions viennent se heurter aux limites de nos établissements, dans ces cas-là une prise en charge complémentaire par un établissement sanitaire extérieur est indispensable. Nous nous efforçons autant que possible d’engager nos bénéficiaires dans des projets de soins pour aider les personnes ayant une addiction à la drogue. Cela se traduit concrètement par des discussions autour de la problématique des différentes dépendances et une mise en lien avec notre partenaire.
Ainsi, chaque semaine, une équipe du Mail intervient dans notre CHU La Passerelle. Le but est de recueillir des besoins des personnes accueillies de jour comme de nuit, de faire de la prévention et de proposer des accompagnements plus spécifiques lorsque c’est nécessaire. Nous avons également une convention qui fixe les modalités d’hébergement dans notre CHU de personnes suivies par l’équipe du Mail, vivant à la rue et ayant une problématique addictive.