02/01/2024

CHRS pour femmes sortant de prison : comment y accéder ?

Les CHRS sont des Centres d’hébergement et de réinsertion sociale. L’Îlot dispose de cinq dispositifs d’hébergement, dont quatre CHRS, répartis sur Paris, Fontenay-sous-Bois et Amiens. Deux de ces centres sont principalement tournés vers l’accueil des femmes.

SOUS QUELLES CONDITIONS PEUT-ON ACCÉDER À UN CHRS POUR FEMMES ?

Les Centres d’hébergement et de réinsertion sociale de l’Îlot ont pour mission d'assurer l'accueil, l’hébergement, l'accompagnement et l'insertion sociale d’hommes et de femmes en situation de grande précarité, dont des hommes et femmes sortant de prison ou étant encore sous main de justice, en vue de les aider dans leur processus de réinsertion.

Deux de nos Centres d’hébergement et de réinsertion sociale sont dédiés aux femmes seules ou en couple, ou avec enfant(s). Ils sont situés pour l’un à Amiens, le CHRS Thuillier, et l’autre à Fontenay-sous-Bois, le CHRS Val-de-Marne. Pour les femmes qui désirent y obtenir une place, comme pour les hommes qui souhaitent intégrer ceux qui leur sont destinés, le processus d’accès est le même.

S’il s’agit de public justice c’est en concertation avec leur Conseiller pénitentiaire d‘insertion et de probation (CPIP) qu’une solution d’hébergement va être envisagée. Dans le cadre d’un aménagement de peine (Placement Extérieur, Détention à domicile sous surveillance électronique) ou en amont de leur libération, les personnes détenues peuvent faire savoir leur souhait de rejoindre un dispositif d’hébergement de l’Îlot et faire parvenir cette demande d’hébergement via leur CPIP.

Les rencontres pour un entretien de préadmission se font en détention ou dans le cadre de permission de sortie. Cette première prise de contact est essentielle pour assurer un accompagnement adapté. La demande est alors étudiée par le chef de service, responsable du CHRS et son équipe. Selon la capacité d’accueil du CHRS, le profil de la personne, et surtout sa volonté d’adhérer au projet d’insertion, la personne est acceptée ou pas. D’autres personnes en difficulté arrivent via le biais du SIAO (115) pour une mise à l’abri d’urgence qui peut évoluer en une prise en charge d’hébergement et de réinsertion sociale.

A son admission la personne se voit remettre un règlement intérieur qui explique la politique d’hébergement pour le respect des consignes de vie en communauté, ainsi qu’une charte des droits de la personne accueillie.

LES AVANTAGES D'UN CHRS RÉSERVÉ AUX FEMMES

Les femmes isolées, sans domicile fixe, sont surexposées aux violences physiques et sexuelles de la rue. Leur offrir un toit sécurisant est indispensable pour les personnes hébergées, qu’elles soient femmes sortant de prison, femmes sous main de justice, femmes sans-abri, ou femmes victimes de violences. Aussi les accès aux CHRS Thuillier et Val-de-Marne sont particulièrement sécurisés. Code d’accès, caméras, la présence de salariés 24h/24, veilleurs de nuit, … les personnes hébergées se savent à l’abri au sein de leur CHRS. « Ici je me sens très en sécurité. Il y a toujours quelqu’un à l’accueil et même la nuit. Il y a des caméras de sécurité. Moi, ça me rassure ! », « Les personnes qui sont là la nuit sont super. C’est important d’en parler aussi. On se sent soutenues, en sécurité avec les travailleurs sociaux. » confiaient des personnes hébergées du CHRS Val-de-Marne.

Ces CHRS sont constitués de chambres individuelles, de studios, d’espaces de vie collectifs où les femmes hébergées peuvent avoir à la fois leur intimité et la possibilité d’échanger avec d’autres résidentes. Avoir une vie sociale est capitale pour ces femmes. « Avec les autres résidentes, on se voit de temps en temps et on fait des petites soirées que l’Îlot organise. C’est sympa. » Contrairement aux CHRS réservés 100% à des hommes, les CHRS de l’Îlot dédiés aux femmes, autorisent la présence de couples et d’enfants. Cela facilite grandement la reconstruction des liens familiaux et aide à rompre l’isolement.

Ces deux CHRS accueillent également des femmes victimes de violences conjugales. Dans ce cas les équipes de l’Îlot les aident à comprendre que les violences qu’elles ont vécues au sein du couple ne sont ni normales ni méritées. Si une femme victime de violences conjugales le souhaite les équipes l’aident également dans ses démarches de séparation.

QUEL ACCOMPAGNEMENT POUR LES FEMMES SORTANT DE PRISON DANS UN CHRS ?

Lorsque les femmes sortant de prison, arrivent au CHRS, un des premiers gestes des éducateurs et éducatrices qui vont les accompagner est de faire des photocopies de leur billet de sortie et ranger l’original. Ce document remis à chaque détenue lors de la levée d’écrou atteste de la régularité de la libération. Ce document, dont aucun duplicata ne sera délivré, doit être conservé avec un grand soin car il est requis pour la plupart de leurs démarches qui doivent être effectuées après la sortie de prison. Les équipes de l’Îlot s’assurent ainsi que ce précieux sésame ne sera pas perdu. Quand les personnes hébergées sont encore sous main de justice, les travailleurs sociaux contrôlent le respect des obligations légales et doivent, en cas de manquement en avertir les magistrats.

L’accompagnement de l’Îlot est à la fois global et personnalisé. Global, car il porte sur les quatre piliers indispensables à une réinsertion réussie et durable : l’accès au logement, l’emploi, la santé et les liens familiaux comme sociaux. Personnalisé, car il est adapté au profil particulier de chacune. Si un retour en société est le but pour toutes, des différences notables existent entre leurs parcours et donc entre les freins à lever pour engager le processus de réinsertion, un accompagnement personnalisé est nécessaire.

Le référent, ou la référente, des personnes hébergées œuvre à leur rendre confiance en elles, via de nombreux ateliers animés par des salariés de l’association, comme par des bénévoles. Des sorties culturelles et sportives sont organisées. En sortant de prison, de nombreuses femmes ont une image dégradée d’elles-mêmes, leur redonner confiance et dignité est important pour leur refaire une place dans la société. Celles qui ont des enfants reçoivent une aide à la parentalité pour restaurer des liens familiaux qui ont été mis à mal par l’incarcération.

Outre rétablir les droits administratifs, inciter à un retour aux soins de santé, les équipes des CHRS travaillent sur l’accompagnement vers l’emploi, en commençant par une évaluation de savoirs de base. En fonction des résultats, pour certaines il faut des leçons de Français langue étrangère (FLE), tandis que d’autres peuvent intégrer directement des formations ou envisager une recherche d’emploi, via l’aide à la rédaction de CV et de lettre de motivation, à la préparation d’entretien. L’insertion professionnelle, l’obtention d’un emploi, l’accès à des ressources stables est souvent le premier pas pour envisager l’accès au logement autonome. Pour que cette prise d’indépendance reste positive, les travailleurs sociaux préparent les personnes hébergées à leur sortie, en travaillant sur plusieurs points : l’épargne, le recours aux mesures d’accompagnement budgétaire, la gestion du budget, la préparation à l’emménagement, les achats de mobiliers.

En 2022, 52% des personnes hébergées du Centre d’hébergement et de réinsertion sociale Thuillier sont sorties avec un logement adapté à leur besoin.

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